EVENEMENT PARALLELE CIF – KIWP – CNFF
12 MARS 2025 – CCUN 777 UN PLAZZA 11TH FLOOR NY
CSW 69 : Femmes au pouvoir - vers une parité 50-50 dans les décisions
Le 12 mars 2025 à l’ONU, le CNFF a rappelé l’urgence de parvenir à la parité 50/50 dans les prises de décision.
Marie-Claude BERTRAND Présidente du CNFF -Conseil National des Femmes Françaises
- Introduction
Son Excellence, Madame l’Ambassadrice, Chère Delphine O, Madame la Sénatrice, Chère Viviane, Mesdames les Présidentes, Mesdames et Messieurs distingués, Chères amies,
Nous nous réunissons aujourd’hui aux Nations Unies pour la 69e session de la Commission de la condition de la femme, créée en 1946. Prenons un moment pour rendre hommage à trois pionnières du Conseil International des Femmes JCW-CIF qui ont participé à la toute première session :
Bodil Begtrup, Présidente du Conseil national des femmes du Danemark, nommée
Présidente de la première commission,
Minerva Bernardino, Vice-présidente, toutes deux membres de l’ICW Clf,
Marie-Hélène Lefaucheux, déléguée pour la France, qui a présidé la Commission de la condition de la femme pendant six ans, a été Présidente de l’ICW Clf et a dirigé le CNFF.
Elles luttèrent pour la reconnaissance des droits des femmes et leur place égale avec celle des hommes ainsi que pour la création de la commission de la Femme aux Nations Unies.
Aujourd’hui, notre évènement parallèle, les Femmes au Pouvoir: la parité entre les femmes et les hommes dans les processus des prises de décision reposent sur deux textes internationaux fondamentaux :
- I. Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité adoptée le 3 1 octobre 2000
Près de 25 ans de progrès et de défis.
Le 31 octobre 2000, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution 1325, reconnaissant l’impact disproportionné des conflits armés sur les femmes et les filles. La résolution plaide pour la protection et la pleine participation des femmes dans les accords de paix et repose sur quatre piliers clés :
Le rôle des femmes dans la prévention des conflits,
La participation des femmes à la consolidation de la paix,
La protection des droits des femmes et des filles pendant et après les conflits,
La prise en compte des besoins spécifiques des femmes lors du rapatriement et de la réinstaUation.
Lors du 15e anniversaire de la Résolution 1325, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a souligné l’importance de l’égalité des sexes dans les opérations de paix, déclarant :
« Les pays avec plus d’égalité entre les sexes connaissent une meilleure croissance économique. Les entreprises avec plus de femmes dirigeantes perfonnent mieux. Les accords de paix qui incluent des femmes sont plus durables. Les parlements avec plus de femmes adoptent plus de lois sur des questions sociales clés telles que la santé, l’éducation, la non discrimination et le soutien à l’enfance. La preuve est claire : l’égalité pour les femmes signifie le progrès pour tous. »
Cependant, malgré des progrès significatifs, les femmes et les filles continuent de souffrir de violences basées sur le genre et sont souvent utilisées comme armes de guerre pendant les conflits.
- II. La Recommandation générale 40 de la CEDA W -Représentation équitable et inclusive des femmes dans les systèmes de prise de décision
Adoptée le 22 octobre 2024, la Recommandation générale 40 consacre la parité comme un principe « permanent, cardinal et universel » de tous les systèmes de prise de décision. Elle souligne l’importance de la participation des femmes aux processus de négociation et de résolution des conflits, insistant sur le fait que la présence des femmes dans les forums de dialogue et de médiation est essentielle pour bâtir des sociétés pacifiques et durables.
De nombreuses délégations d’États membres et d’ONG ont salué l’adoption de cette recommandation, la reconnaissant comme une étape historique dans l’histoire du Comité.
Nicole Ameline, Présidente du groupe de travail du Comité, a souligné que la parité est la seule réponse à l’escalade des conflits, à la transformation numérique et aux défis climatiques. Elle a appelé à un mouvement mondial pour faire de la parité une nonne universelle, renforçant ainsi la légitimité des systèmes de prise de décision.
- III. Engagement de la France pour la parité et la représentation des femmes
Dans le cadre de son Agenda Femmes, Paix et Sécurité, la France soutient des mandats solides et des ressources pour assurer la protection et la participation des femmes dans les missions, opérations et négociations de paix des Nations Unies. Depuis 1999, la France a mis en œuvre des lois pour promouvoir la représentation égale et inclusive des femmes dans la vie politique, sociale et économique. Les principales étapes législatives incluent :
Loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 – Modification des articles 3 et 4 de la Constitution pour promouvoir l’accès égal aux mandats électoraux et aux fonctions électives,
Loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 – Extension du principe de parité aux responsabilités professionnelles et sociales,
Lois sur la parité dans les conseils d’administration des entreprises, l’administration publique et les partis politiques.
Malgré ces efforts, les femmes rencontrent encore des obstacles significatifs à l’accès aux postes de leadership. Les hommes occupent toujours deux tiers des sièges parlementaires, et seules deux femmes ont été Premières ministres depuis 1958 (Édith Cresson 1991-1992 et Élisabeth Borne 2022-2024). Cependant, des progrès sont visibles :
45 % des conseillers municipaux sont des femmes,
49 % des conseillers régionaux,
51 % des conseillers départementaux,
51 % des députés européens.
Cependant, les femmes ne représentent que :
20 % des présidences de conseils départementaux,
10 % des présidences de conseils communautaires,
Moins d’un tiers des présidences de régions.
De plus, les ministères clés tels que la défense, l’économie et le budget de l’État restent majoritairement masculins. Bien que Yaël Braun-Pivet soit devenue la première femme Présidente de l’Assemblée nationale en 2022, les femmes n’occupent que 36 % des sièges à l’Assemblée nationale et au Sénat.
- V. Progrès du Parlement européen
Après les élections européennes de 2024, 39 % des députés européens sont des femmes – une augmentation significative par rapport à 16 % en 1979. Bien que certains pays aient introduit des quotas (France, Espagne, Suède, Finlande), d’autres atteignent la parité sans telles mesures, démontrant que l’égalité des sexes est possible grâce à la volonté politique et aux
changements culturels.
- Conclusion
La féminisation de la politique est un mouvement en cours qui a gagné en dynamisme au 21 e siècle, porté par des cadres législatifs, les luttes des femmes et le rôle inspirant des nouvelles dirigeantes élues. La Recommandation générale 40 consacre la parité comme un principe universel, crucial pour garantir la participation des femmes aux processus de prise de décision sur des questions telles que les technologies numériques, l’intelligence artificielle et le changement climatique.
La société civile a un rôle central à jouer pour promouvoir la mise en œuvre de la RG 40. Avec les femmes représentant plus de 51 % de la population mondiale, leur présence égale aux tables de négociation et dans les systèmes de prise de décision n’est pas seulement une question de justice, mais une nécessité pour parvenir à une paix et un progrès durables.
« Women in Power: Getting to 50-50 at the Table » evenement parallèle co-organisé par le Conseil International des Femmes International Council of Women (ICW-CIF), le Korean Institute for Women and politics (KIWP) et le CNFF Conseil National des Femmes Françaises (CNFF ).
Un grand Merci à Marie-Claude Bertrand, présidente du CNFF ainsi qu’à toutes ses représentantes et associations membres, pour leur présence active à New-York !
Delphine O Martine Marandel Viviane Teitelbaum Marie-Claude Bertrand Ranjana Kumari Irene Natividad Dr Jungsook Kim Gertrude Mongella Linda Liu Michèle Vianès Brigitte Polonovski Ludovina Moreira