Colloque organisé par la Délégation aux droits des femmes
4 mars 2025 -ASSEMBLEE NATIONALE
Sous le haut patronage de Mme Yaël BRAUN-PIVET
L’EVARS, pourquoi ?
Pour lutter contre les stéréotypes de sexe, le sexisme, pour éduquer au respect entre garçons et filles, repérer les enfants victimes d’abus sexuels, contribuer à la prévention des maladies sexuellement transmissibles.
L’EVARS, comment?
Trois heures annuelles d'enseignement -adapté à l’âge et au niveau de scolarité- dès la maternelle, avec pour objectifs de :
- transmettre les valeurs fondamentales -respect de soi et des autres
- prévenir les discriminations
- promouvoir l’égalité entre les garçons et les filles
- lutter contre le harcèlement en renforçant la capacité des enfants à demander de l’aide.
Le CNFF salue l’application obligatoire des programmes scolaires EVARS dans tous les établissements scolaires dès la rentrée de septembre 2025, avec la formation des enseignants et du personnel éducatif, ainsi que la sensibilisation des parents aux enjeux et de les y associer.
En ouverture, Mme Véronique Riotton, Présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes de l’Assemblée Nationale, précise que l’EVARS est indispensable à notre société, qu’il est primordial et de notre devoir de « répondre au besoin de tous les jeunes », lesquels sont en demande de cette éducation, et « de ne pas les laisser seuls avec leurs questionnements »
Mme Dominique Verien, présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes du Sénat, rappelle les termes de la loi du 4 juillet 2001 : trois heures d’enseignement à la vie affective relationnelle et sexuelle doivent être dispensées chaque année, dans les établissements scolaires
Or, il s’avère que 15% seulement des écoles dispensent cet enseignement alors que les incestes, les viols sont prodigués par 50% des mineurs ; la majorité d’entre eux ayant subi des violences. Un enfant est violé toutes les 3 minutes en France (rapport de la CIIVISE). Cela concerne 3 enfants par classe. 20% des jeunes de moins de 15 ans sont entrés dans la sexualité.
- Il est donc urgent que cet enseignement soit dispensé.
Le ministère de l’Education nationale a rédigé un programme national, adopté par le Conseil supérieur de l’éducation le 30 janvier 2025, dont l’objectif consiste à dispenser, dès la maternelle, une éducation à la vie affective relationnelle et à la sexualité, adaptée à chaque âge et niveau de scolarité.
Les OBJECTIFS sont de :
Transmettre les valeurs fondamentales : respect de soi et des autres
Prévenir les discriminations
Promouvoir l’égalité entre les garçons et les filles
Lutter contre le harcèlement en renforçant la capacité des enfants à demander de l’aide.
Comme indique ci-dessus, le programme par niveau est adapté à l’âge des élèves :
maternelle : respect de soi et des autres,
primaire : éducation à la vie affective et relationnelle,
collège et lycée : éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité.
L’application de ce programme de trois heures annuelles sera obligatoire par niveau de scolarité dès la rentrée scolaire de septembre 2025.
Des élèves de collège et de lycée du réseau Entreprendre pour apprendre sur les enjeux de l’EVARS ont témoigné sur l’ intérêt qu’ils ont trouvé à l’EVARS,
Deux tables rondes étaient organisées :
- Outil de prévention des violences et de promotion d’ une culture de respect et d’égalité, modérée par Mme Julie Delpech, députée, réunissait Mmes Najat Vallaud Belkacem, Angélique Cauchy, Lolita Rive, Céline Calvez
- L’EVARS, un enjeu de santé publique, modérée par Mme Prisca Thevenot, députée, réunissait Mmes Cécile Gondard-Lalanne, Saphia Guereschi, AnaÏs Saint Gal, Sarah Durocher
Parmi les idées reçues : 36% des jeunes pensent qu’il existe un vaccin contre le VIH, 26% croient que la pilule du lendemain empêche la transmission du virus…
Cependant, un mouvement de retour violent de parents s’oppose à l’application de la loi. Il s’agit de faire face au poids de l’industrie pornographique ainsi qu’à un programme de travail de désinformation des mouvements anti-choix, avec un appel à retirer les enfants de l’école le 10 mars.
Elisabeth BORNE, ministre de l’Education Nationale, ancienne Première Ministre, et Aurore BERGE, dans leurs conclusions, ont aussi dénoncé des chiffres alarmants : 2 millions de jeunes consultent les sites pornographiques, 160 000 enfants victimes de violences sexuelles dans le milieu familial, 48 000 enfants victimes de prostitution ;
L’Education au respect entre les filles et les garçons, à la non-violence, fait partie de la Prévention de la lutte contre les violences à l’égard des femmes, qui est l’un des quatre piliers de la Convention du Conseil de l’Europe sur la Prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et les violences domestiques (dite Convention d’Istanbul) que les Etats ayant ratifié la convention doivent mettre en œuvre. La France a ratifié la convention le 4 juillet 2014.
L’application du programme scolaire d’Education à la vie affective, relationnelle et à la sexualité, adapté à l’âge et au niveau scolaire, doit permettre de mieux lutter contre les stéréotypes de sexe, d’éduquer au respect entre les garçons et les filles et ce dès la maternelle, de lutter contre le sexisme, de contribuer à améliorer la prévention des maladies sexuellement transmissibles, à repérer des enfants victimes d’abus sexuels, à la lutte contre les violences envers les femmes ;
Lors du Grenelle contre les violences envers les femmes, le CNFF avait dénoncé au sein du groupe de travail « Education » le quasi non-application de la loi de 2001 dans les établissements scolaires et appelé à la rendre obligatoire comme outil de prévention les violences à l’égard des femmes.
Le CNFF salue donc l’application obligatoire des programmes scolaires EVARS dans tous les établissements scolaires dès la rentrée de septembre 2025, avec la formation des enseignants et du personnel éducatif, ainsi que la sensibilisation des parents aux enjeux et de les y associer.
- Marie-Claude BERTRAND - Présidente du CNFF