Après avoir enterré la proposition de directive sur le congé de maternité existante, la Commission européenne se penche sur les moyens de rendre le marché du travail moins défavorable aux femmes.
En 2008, la Commission avait en effet présenté une proposition de directive qui faisait passer le congé de maternité obligatoire de 14 à 18 semaines dans l’UE. En première lecture, le Parlement européen avait cependant décidé d’allonger encore cette période à 20 semaines au salaire plein. Un changement qui n’a pas plu au Conseil, qui bloque le texte depuis.
Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission européenne, a promis de recentrer l’attention de l’exécutif européen sur les thématiques les plus importantes à l’heure actuelle et de supprimer les lois non nécessaires, ou qui entravent les activités commerciales.
La nouvelle Commission européenne a donc décidé de supprimer purement et simplement la proposition bloquée, promettant de la remplacer par une autre, « plus ambitieuse ».
La Commission vient à présent de rendre publique une feuille de route présentant ses premières idées. « C’est de début du processus de réflexion et de consultation afin de préparer une initiative nouvelle et complète en 2016 », a expliqué Frans Timmermans premier vice-président.
Selon la Commission, la participation des femmes au marché du travail reste bien en deçà de ce qu’elle pourrait être dans de nombreux pays à cause de la difficulté de trouver un bon équilibre entre responsabilités familiales et vie professionnelle.
Si certains États membres se montrent peu disposés à recevoir les instructions Bruxelles, la Commission estime qu’une action européenne est nécessaire pour garantir l’égalité et éviter de plomber la compétitivité dans les 28 pays. Les différences entre les États membres sont en effet colossales : en Grèce, 4% des femmes travaillent, contre 75 % en Suède. Ces différences reflètent le dynamisme des différents marchés du travail et menacent la convergence économique et sociale au sein du marché unique.
Après une consultation publique et des discussions avec ses partenaires sociaux, la Commission entend présenter de nouvelles initiatives dans le cadre de son programme de travail pour 2016.